Vengeance d’honneur à Maragheh, Iran : Somayeh Kiomarthi et ses deux filles assassinées

Somayeh Kiomarthi, Sanaz & Maral Dolatkhah
Âges : 38, 17, 9
Tuées : 2 septembre 2025
Lieu de résidence : Maragheh, Azerbaïdjan oriental, Iran
Origine : Iran
Auteur : Époux (41 ans)

Le 2 septembre 2025, un triple meurtre a eu lieu dans la ville de Maragheh, dans la province de l’Azerbaïdjan oriental, en Iran, suscitant une profonde indignation. Somayeh Kiomarthi (38 ans) et ses filles Sanaz (17 ans) et Maral (9 ans) ont été tuées dans leur domicile du quartier Favarali.

Selon des organisations indépendantes de défense des droits humains, Somayeh a été poignardée, puis les filles ont été étranglées. L’auteur, son mari âgé de 41 ans, s’est ensuite présenté à la police de Maragheh.

Les médias contrôlés par l’État ont évoqué des « problèmes familiaux » comme mobile, mais d’autres sources indiquent que les meurtres ont été commis pour préserver l’honneur de la famille.

La vengeance d’honneur et le féminicide constituent un problème structurel en Iran. Les femmes et les filles sont régulièrement victimes de meurtres commis par des membres masculins de la famille sous prétexte d’« honneur » ou de problèmes familiaux. Comme la législation iranienne protège à peine les femmes et que les crimes d’honneur envers les femmes et les filles sont souvent punis beaucoup moins sévèrement, un climat d’impunité persiste.

Qu'est-ce qu'un crime d'honneur ?

Un crime d'honneur est un meurtre au nom de l'honneur. Si un frère assassine sa sœur pour rétablir l'honneur de la famille, c'est un meurtre d'honneur. Selon les activistes, les raisons les plus courantes des crimes d'honneur sont la victime:

refuse de coopérer à un mariage arrangé.
veut mettre fin à la relation.
a été victime d'un viol ou d'une agression sexuelle.
a été accusé d'avoir eu une relation sexuelle en dehors du mariage.

Les militants des droits de l'homme estiment que 100 000 crimes d'honneur sont perpétrés chaque année, dont la plupart ne sont pas signalés aux autorités et dont certains sont même délibérément couverts par les autorités elles-mêmes, par exemple parce que les auteurs sont de bons amis des policiers, des fonctionnaires ou des politiciens locaux. La violence contre les filles et les femmes reste un problème grave en Pakistan, Inde, Afghanistan, Iraq, Syrie, Iran, Serbie et Turquie.