Crime d'honneur à Sindhanur, Inde : Trois condamnés à mort, neuf à la prison à perpétuité

Cinq membres de la famille
Âges : 60, 55, 38, 35, 33
Assassinés : 11 juillet 2020
Lieu de résidence : Sindhanur
Pays : Inde
Auteurs : Douze membres de la famille de Manjula

À Sindhanur, une ville du sud de l’Inde, Mounesh a épousé Manjula. Sa famille s’est violemment opposée au mariage en raison de différences de caste et l’a menacé à plusieurs reprises de mort. Lorsque Mounesh a porté plainte auprès de la police, le conflit a dégénéré.

Le 11 juillet 2020, douze membres de la famille de Manjula ont attaqué la maison de Mounesh à Sindhanur, ont traîné cinq personnes dehors et les ont assassinées dans la rue : sa mère Savitramma (55 ans), sa sœur Shreedevi (38 ans), ses frères Hanumesh (35 ans) et Nagraj (33 ans), ainsi que son père Eerappa (60 ans). Les meurtres étaient prémédités et extrêmement violents. La police a arrêté les auteurs peu après.

Après près de cinq ans de procédure judiciaire, le tribunal de Sindhanur a condamné le 8 avril 2025 les trois principaux accusés – Sanna Fakirappa (le père de Manjula), Ambanna et Somashekar – à la peine de mort ainsi qu’au paiement d’une amende de 47.000 roupies (environ 520 euros) chacun ; neuf autres ont été condamnés à la réclusion à perpétuité et à une amende de 97.500 roupies (environ 1.080 euros) par personne.

Qu'est-ce qu'un crime d'honneur ?

Un crime d'honneur est un meurtre au nom de l'honneur. Si un frère assassine sa sœur pour rétablir l'honneur de la famille, c'est un meurtre d'honneur. Selon les activistes, les raisons les plus courantes des crimes d'honneur sont la victime:

refuse de coopérer à un mariage arrangé.
veut mettre fin à la relation.
a été victime d'un viol ou d'une agression sexuelle.
a été accusé d'avoir eu une relation sexuelle en dehors du mariage.

Les militants des droits de l'homme estiment que 100 000 crimes d'honneur sont perpétrés chaque année, dont la plupart ne sont pas signalés aux autorités et dont certains sont même délibérément couverts par les autorités elles-mêmes, par exemple parce que les auteurs sont de bons amis des policiers, des fonctionnaires ou des politiciens locaux. La violence contre les filles et les femmes reste un problème grave en Pakistan, Inde, Afghanistan, Iraq, Syrie, Iran, Serbie et Turquie.